Les Outsiders du Mondial 2014

Trophée de la Coupe du Monde

En faisant la liste des 32 participants, une dizaine de sélections paraissent se dégager. Pourtant, il serait injuste de laisser les autres sur le coté sans prendre la peine de faire connaissance. Car parmi l’une d’elles se cachent la surprise de la compétition. En effet, Uruguay en 2010, Ukraine en 2006, Sénégal et Turquie en 2002, Croatie en 98, la liste des révélations sur un Mondial est longue. Un joueur, une rencontre, une équipe qui dégage quelque chose de positif, un entraîneur charismatique, les explications varient, mais les parcours restent dans les mémoires. Dans cette liste non exhaustive de 15 sélections, nous pouvons identifier deux courants : Les possibles et les improbables.

En tête du premier contingent, la Colombie. Ok Falcao est absent; D’accord sans leur meilleur joueur, ils seront moins redoutables. Mais la liste de 23 du sélectionneur José Pekerman regorge de talents. En tête, Guarin, Cuadrado et James Rodriguez sont de véritables bons joueurs capables de tirer la sélection vers le haut. Mais Ibarbo de Cagliari, Bacca de Seville, le duo Armero-Zuniga de Napoli, Jackson Martinez de Porto et Ospina dans les buts permettent d’avoir une ossature intéressante. Le groupe, le plus ouvert, avec la Grèce, la Cote d’Ivoire et le Japon leur autorise à rêver de passer le premier tour. Avec un brin de réussite, qui sait où peut s’arrêter cette génération ?

Dans le même groupe de poursuivants, les trois pays africains avec une mention aux Ivoiriens. Placés avec la Colombie, les partenaires de Didier Drogba ont tous les atouts pour enfin passer ce maudit premier tour. La sélection a désormais l’expérience, Drogba n’est plus seul car Yaya Touré s’est imposé comme l’autre grand leader de cette talentueuse génération. Avec Lamouchi aux commandes, l’équipe nationale pratique un beau football. Et si c’était enfin l’année des Éléphants ?

Pour le Nigéria, la donne est légèrement différente. Avec l’Argentine dans le groupe, la première place risque d’être impossible à décrocher. Concernant la seconde, la lutte s’annoncera intense avec la Bosnie-Herzégovine. Vainqueurs de la CAN 2013, les nigérians manquent de reconnaissance internationale. Par le passé, les Super Eagles ont réalisé leurs plus beaux exploits en Coupe du Monde. La génération Obi Mikel / Enyeama / Emenike / Odemwingie souhaite redonner au peuple nigérian la fierté des années 90.

Le dernier outsider africain est le Ghana. Paradoxalement, il s’agit peut-être de la meilleure des 3 cités et pourtant il y a de fortes chances qu’ils ne puissent pas franchir le premier tour. Le sort a été cruel en leur donnant USA, Portugal et Allemagne comme adversaires. Malgré une génération arrivée à maturité avec Ayew, Asamoah, Boateng, le pedigree et la qualité des trois opposants font peur. A l’inverse, si les ghanéens passent cet écueil, elle sera surement là, la véritable surprise 2014.

Au Chili, les soucis ne sont pas uniquement dans la composition de leur groupe. Bien qu’avoir les deux derniers finalistes soient un frein à toute ambition, les chiliens s’avancent avec des certitudes dans le jeu. Le bail de Bielsa a été fructifié par Jorge Sampaoli. Cependant, la situation d’Arturo Vidal inquiète tout le pays. Incertain, les chiliens prient pour que le joueur de la Juventus puisse être aligné. Si Alexis Sanchez peut prendre le relais du poids médiatique de Vidal, il ne peut remplacer à lui seul, l’importance et la qualité du milieu de terrain. On surveillera tout de même, Medel et Bravo, Vargas de Valence et Isla de Juventus également

Fabio Capello a trouvé le bon plan. En signant pour 9 millions d’euros par an jusqu’en 2018, Don Fabio a assuré ses vieux jours, si tant est que ces derniers ne soient pas déjà assuré. En sus, il a hérité d’une sélection au potentiel en devenir agrémentés de joueurs d’expérience. Aucun des 23 ne joue hors des frontières russes. Les plus connus ? Zhirkov passé par Chelsea, Berezutsky du CSKA et Kerjakov passé par le FC Seville. Mis à part le dernier, aucun n’est titulaire. Avec 15 joueurs de moins 27 ans, la jeunesse russe peut être à la mode en 2014?

Quand on tombe sur le Brésil, on peut d’ores et déjà envisager la seconde place. Lorsqu’on rajoute le Mexique, le Cameroun et que l’on est croate, on ne saute pas au plafond. Néanmoins,avec une génération de joueurs fantastiques, Modric et Rakitic en tête, la Croatie peut légitimement envisager de passer le premier tour et pourquoi pas tout emporter sur son passage. Outre les stars de la Liga, Kovacic de l’Inter Milan, Mandzukic du Bayern et Lovren deSouthampton peuvent rééditer la performance exceptionnelle de 1998.

Traditionnellement, les suisses font toujours partie de ces équipes difficiles à manœuvrer mais globalement en manque de talent. La génération 2014 helvète est aux antipodes de ce raccourci facile. Technique et très talentueuse, guidés par Ottmar Hitzfeld, la Nati se voit un avenir radieux. Avec Shaqiri du Bayern, le trio napolitain Inler/Bhrami/Dzemaili et Liechsteiner de la Juventus, on y croit. Pour enfin être considéré comme un taulier ?

Enfin, le dernier des possibles est un choix du cœur. Personnellement, je trouve à la Bosnie, beaucoup d’arguments pour être la véritable surprise de la compétition. Première participation pour ce petit pays de moins de 4 millions d’habitants. Une génération de talents incroyable au regard du réservoir disponible. Dzeko et Pjanic en leaders techniques. Begovic de Stoke dans les cages, Spahic de Leverkusen et Lulic de la Lazio en défense. Hajrovic de Galatasaray, Salihovic (un des joueurs les plus sous-cotés de Bundesliga) d’Hoffenhiem, le magicien Misimovic lui aussi passé par le championnat allemand et Ibisevic sont autant d’atouts pour que ce jeune pays ne vive ses premiers moments de gloire.

Au sein d’un groupe des improbables, une équipe se dégage: le Japon. Entrainée par l’italien Zaccheroni, la formation nippone a réellement progresser ces dix dernières années. Possédant deux stars, Kagawa de Manchester United et Honda de l’AC Milan, les japonais ont une équipe solide et technique. Premiers qualifiés pour ce Mondial de 32 participants, pourquoi ne finiraient-ils pas premier de leur groupe homogène ?

Adversaires de la France, les équatoriens reviennent en Coupe du Monde après avoir manqué la précédente édition de 2010. Qualifiés en grande partie grâce à leur à leur climat plus que rude, l’équipe nationale d’Equateur reste une nation extrêmement physique et très accrocheuse. Méconnus du grand public, à tort, Valencia de Manchester United et ses coéquipiers voudront refaire le coup de 2006 où ils avaient atteint le stade des 8èmes de finale. Et pourquoi pas plus ?

Habitués aux phases finales, 14 participations, les mexicains ne figurent pas en tête des outsiders. Éternels placés, mais jamais gagnants, la génération mexicaine présente au Brésil ne s’annonce pas inoubliable. L’expérimenté Rafa Marquez disputera son dernier Mondial cet été. Chicharito Hernandez continuera de soigner ses stats en sélection. Giovanni Dos Santos sera-il sur courant alternatif ? Memo Ochoa convaincra-t-il les observateurs sceptiques ? Outre ces joueurs, les autres ne sont pas ou peu connus. Raison de plus pour surprendre tout le monde.

La sélection camerounaise est traditionnellement la plus attendue d’Afrique. Cependant, les belles années semblent loin. Car malgré une flopée de talents (Eto’o de Chelsea, N’Koulou de l’OM, Song du Barça, Chedjou de Galatasaray et Bedimo de Lyon), les lions indomptables auraient tout pour justifier enfin les espoirs placés en eux depuis des années. Et si l’énième scandale des primes envoyait les camerounais en route vers une”improbable” épopée ?

La surprise ? Ils connaissent. En 2004, les grecs ont fait de la surprise, leur marque de fabrique. Défense de fer, optimisation maximale des coups de pieds arrêtés ont été la recette du succès durant les années Rehagel. Désormais, les grecs se sont davantage ouverts que leur 4-5-1 de l’époque ne les y autorisait. Le 4-3-3 avec Samaras, Mitroglou et Salpingidis sera à surveiller. Karagounis, l’ancien de 2004, sera toujours présent au milieu du terrain. En défense, Sokratis de Dortmund et Torosidis de la Roma peuvent laisser aux grecs, la possibilité de réaliser un beau parcours, en ces temps difficiles.

Dernier pays de nos improbables surprises, l’Algérie est une inconnue dans ce Mondial. Si les algériens étaient présents en 2010, la génération n’est plus la même. Avec Vahid à la tête de la sélection, les fennecs ont une équipe cohérente avec ds joueurs talentueux (Feghouli de Valence, Bentaleb de Tottenham, Taider de l’Inter Milan, Ghilas de Porto) Placés dans un groupe abordable (Belgique, Russie, Corée du Sud, Algérie rêve d’une qualification en huitième de finale.Et plus si affinités….

Cette revue en détails laisse une fenêtre ouverte sur les possibilités de tous ces outsiders. Improbables ou possibles révélations, elles chercheront avant tout à contenter leurs supporters. Au delà du résultat, le plaisir que ces équipes procureront,  constituera déjà une véritable surprise positive aux yeux du monde entier.