61004 mercis : La victoire de l’Impact de Montréal

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La victoire de l’Impact !

L’Impact a tenu, l’Impact y a cru, l’Impact a plié et finalement l’Impact a rompu. C’est sur cette note négative que se termine l’incroyable parcours du onze montréalais en Ligue des Champions de la CONCACAF. Une finale qui restait indécise jusqu’à ce troisième but mexicain dans les filets du stade olympique.Mais il serait une erreur que de se focaliser sur cette défaite. L’Impact a fait vivre à ses supporters des moments qui resteront gravés dans les mémoires, et ce parcours a des répercussions bien plus importantes qu’on ne l’imagine.

Durant ce parcours, j’ai vu un groupe de joueurs se former dans une équipe encore en crise il y a quelques mois, voir quelques semaines, où l’on a vu pléthore de joueurs quitter, où l’on a vécu une valse d’entraineurs annuelle, où l’instabilité commençait à devenir l’âme du club. « Marquons l’histoire » nous disaient-ils avant de se lancer dans la compétition, maintes fois l’ont-ils fait durant ce conte de fée.

J’ai vu un public en osmose avec ses joueurs, son entraineur et ses dirigeants, J’ai vu le stade exploser lors d’une fin de match dramatique en quarts de finale, des foules se masser dans les gradins pour y encourager ses nouveaux favoris ; soixante mille personnes à l’unisson, remplissant bus et rames de métros, tous de bleu vêtus, déferlant vers le Big-O pour marquer une histoire déjà assurée de rester dans les annales du sport canadien.

J’ai vu les yeux de toute l’Amérique tournés vers nous, pour un évènement d’une ampleur encore jamais vécue dans la métropole. L’Impact de Montréal est maintenant la SEULE équipe de Montréal aux yeux des mexicains, des costariciens et de leurs voisins latino-américains. On aura beau dire que les deux poumons de la ville respirent le Hockey, nos snowbirds qui iront en vacances dans le sud auront maintenant bien plus de chances de se faire reconnaître en arborant un chandail de l’Impact qu’un chandail du Canadien.

J’ai vu les yeux des médias montréalais se détourner de leurs séries de la Ligue Nationale et de leurs résumés de baseball pour analyser les chances de l’Impact. J’ai vu des débats houleux sur la place du soccer au Québec par presse interposée, illustrant l’intêret clair des journalistes sportifs envers la belle histoire du onze montréalais.

J’ai vu les yeux des médias mondiaux se tourner vers le bleu-blanc-noir, cette équipe qui, il y a dix ans à peine, jouait dans un stade où les gens s’asseyaient sur le gazon aux alentours du terrain. Cette équipe qui il n’y a pas si longtemps, payait ses joueurs avec des coupons d’essence.

En France, en Belgique, au Japon, en Argentine, en Angleterre et j’en passe, les pages sports donnaient place à des mots élogieux envers le parcours de notre Impact, pour notre Montréal qui n’a commencé à exister sur la planète foot que comme la ville de retraite d’Alessandro Nesta.

J’ai vu la MLS, une ligue où l’apparition de Montréal paraissait utopique il y a encore quelques années, mettre son logo aux couleurs du bleu-blanc-noir, et passer la journée d’hier à tweeter dans la langue de Molière.

Nous, qui dans notre belle province avions si peur que notre langue se fasse engloutir par l’ogre anglophone nord-américain, avons assisté à la conquête linguistique du continent, ne serait-ce que pour une journée, gracieuseté de notre Impact.

J’ai vu un homme qui croyait dur comme fer à l’effervescence du soccer dans sa province, qui a donné de son temps et de sa personne, pour développer un sport en lequel personne ne croyait. Je vois aujourd’hui des terrains de soccer pousser partout au Québec, je vois une académie qui plante de plus en plus ses racines chez les jeunes québécois. Je vois des Bernier de Brossard, des Tissot de Gatineau, des petits gars de la place jouer devant soixante mille de leurs concitoyens, devant des jeunes avec des étoiles dans les yeux qui voudront un jour vivre la même chose, chez eux à Montréal, et nulle part ailleurs.

Non, je n’ai pas vu la défaite d’une équipe hier, j’ai vu la victoire d’une ville dans un sport, et d’un sport dans une ville.

Nous sommes sur la carte mondiale du foot, non pas à coups de millions, non pas en alignant des stars, non pas en faisant des émeutes, mais en gagnant les cœurs sur le terrain et en dehors.

Nous avons marqué l’histoire, peut-être, mais cette histoire commence à peine !

Montréal, Merci !

Montreal Impact vs Club América Resumen


Cet article a été rédigé par Mehdi Saher

Bio de Mehdi: Fan et employé de . Fan. Chroniqueur radio au KAN FC sur Choq

Suivez-le sur twitter: @Mehdi_S17