À la rencontre de Francis, joueur de l’equipe New-York France participant à la coupe du monde des expatriés, la Cosmos Copa.
Le New York Cosmos, club de football où Pelé a terminé sa carrière, organise chaque année une coupe du monde où s’affrontent 32 équipes représentant leur communauté à New York. L’équipe de France, championne du monde l’an dernier, espère bien conserver son titre. La team Afrokanlife est allé à la rencontre de Francis, joueur de l’équipe New-York France afin d’en savoir un peu plus sur cette compétition.
Francis, 25 ans. Français d’origine congolaise. À mes 18 ans je suis allé étudier au Canada où j’ai pu intégrer une équipe de foot universitaire. Après deux ans passés à l’UQAM, j’ai reçu une bourse de West Virginia University pour évoluer en NCAA et finir mon bachelor en Business Marketing. Suite à ça je suis allé 6 mois à Las Vegas pour initialement jouer en PASL (Pro Arena Soccer League), mais ça ne m’a pas plu et j’ai fini par juste chiller là bas. Actuellement je vis à NYC où je bosse et joue au foot notamment avec NYC France champion en titre de la Cosmos Copa NYC.
Lors de mes années NCAA, avec la plupart des Français de 1 st division nous étions en contact sur Facebook, et un certain Adam Maabdi (du reportage de Manu Petit sur Thierry Henry) jouait dans une univ’ à New York et était membre de l’équipe de France. Il m’a donc présenté au coach, je suis venu pour un essai et ça s’est bien passé. 3 mois plus tard, on était « champion du monde de New York. »
Quels sont vos rapports avec les autres nations ?
Elles sont plutôt bonnes, certains mecs de l’équipe connaissent des gars des autres équipes, car tout au long de l’année ils s’affrontent dans les différentes ligues de NYC. Et puis on a un certains Moussa Touré dans l’équipe, français d’origine sénégalo-malienne, un mec grave social qui en plus parle au moins 5 langues dont le polonais. Ça aide dans l’entretien des bonnes relations ahah. Après les matchs contre l’Italie sont toujours chauds hein.. Même si on leur a mis 5-0 en quarts l’an dernier.
Qu’est-ce qui différencie cette coupe du monde des autres compétitions, mis à part les primes (rires) ?
Bah il y a quelques points communs : faut être de la nationalité pour représenter un pays ; ça se joue à 11 avec un arbitre ; les équipes africaines ont des gardiens bidons ahahaha ! Non, mais plus sérieusement évidemment le niveau, le professionnalisme, les moyens d’organisation sont les majeures différences entre la FIFA et le Cosmos Copa.
Tu as l’air d’en connaître un rayon sur le football, en fin connaisseur, que penses-tu du niveau de jeu de cette compétition ?
L’an dernier franchement on avait une vraie équipe. T’avais un attaquant d’Arras qui avait joué le PSG en Coupe de France, un « minot » qui a joué un PSG-OM en plus d’avoir des bancs de Europa League, Rod Fanni, Ousmane Dabo, un autre joueur qu’avait éliminé Saint-Etienne en Coupe de France, trois – quatre autres mecs de niveau CFA dont un gardien qui était sûrement notre meilleur joueur du tournoi. Sans oublier que le coach était pro au FC Lorient et qu’il a été entraîneur au centre de formation sous Christian Gourcuff. Après y’avait Mikel Alonso (frère de) et Raul Tamudo avec l’Espagne, puis quelques bons joueurs dans certaines équipes, mais à part nous et le Sénégal contre qui on était en finale il n’y avait pas de joueurs trop ouf.
Sur un plan personnel, qu’as-tu retiré de cette expérience ?
Des souvenirs inoubliables, des amis, des contacts professionnels et aujourd’hui je travaille à NYC grâce au président de l’équipe. Toujours grâce à lui j’ai pu rencontrer Youri Djorkaeff avec qui je suis allé jouer un match de gala à St Barth notamment avec Dugarry et Simeone. Donc ouais indirectement tout ça découle de la Copa.
Ça doit être un sacré choc culturel, toutes ses cultures qui se mélangent, non ? Tu peux nous raconter deux, trois anecdotes ?
Globalement tout le monde a sa culture mixé a un peu de la culture américaine. Mais sinon l’an dernier, on a joué la Jamaïque et le mec que j’avais au marquage sentait la « weed » ahah. Non j’rigole honnêtement ça ne choque pas, mais c’est marrant de voir les différences de cultures notamment dans le jeu. Les latinos en général sont techniques et te rentre dedans, puis sur le bord du terrain t’as toute leur famille présente. L’Italie et la Grèce sont vicieux et tactiques. Les équipes africaines lâchent des tacles à la gorge. Je n’aime pas trop stéréotyper, mais bon j’men fous parce que c’est vrai.
Un petit mot pour la team AFKL ?
Un big up à AfrokanLife, c’est la famille tout comme Soccer Sans Frontières. Merci pour l’interview et bon courage à toute l’équipe !