Culture Foot, Impact De Montréal et 1642 Montréal

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La culture Foot c’est l’affaire de passionnés qui mettent leur pierre à l’édifice d’un sport universel.

Alors que je mangeais un pizza-ghetti, plus de 10 ans depuis la dernière fois que j’ai goûté à cette délicatesse montréalaise, j’ai eu l’opportunité de parler à deux bâtisseurs de la culture foot et membres fondateurs d’un nouveau groupe de supporters de l’Impact de Montréal : Anthony Lizzy et Ali Shayan du 1642 Montréal.

culture foot montreal

La Genèse : Passion Sans frontières

Sans vraiment se connaître, les 2 fans du Bleu-Blanc-Noir regardaient un club qui commençait et finissait une saison de misère en 2014. Faits marquants de cette saison: ambiance morose, Stade peu achalandé notamment lors du dernier match en carrière de Marco Di Vaio.

Cette ambiance autour et dans le club a poussé les 2 fans à participer activement dans l’effort de supporter l’Impact en aidant à créer un environnement positif: créer un groupe de supporters.

Grace à twitter et les médias sociaux, les deux se trouvent avec l’envie de suivre le club sur la route. Et c’était lors de 2 voyages au Costa Rica (Impact vs Alajuelense) et à Bologne (match de barrage de Serie B pour monter en Serie A du FC Bologne) que l’idée d’un groupe de supporters a vraiment commencé.

Le “kick-starter” de ce projet a été lancé assez rapidement lorsque Anthony et Ali prenne contact avec le club pour voir la possibilité de ce projet. Les choses vont vite, même très vite. Une rencontre avec notamment Hugues Léger, Vice-Président Marketing de l’Impact, donne le feu vert au 1642 Montréal, composé de 6 membres.

En leur demandant la raison de créer un autre groupe, alors que d’autres existent déjà, ils précisent qu’ils voulaient faire partie de la fibre supporter du Stade Saputo. N’étant ni une copie ou une antithèse des Ultras de Montréal, de Section 127 ou autre, le groupe est rapidement tombé en amour avec le Timbers Army ou le ECS de Seattle et veut répliquer cette ambiance au Stade Saputo à leur facon tout en s’amusant et en supportant le club du 514.

La section est ouverte à tout le monde qui veut s’amuser, supporter l’équipe avec un esprit positif avec une ambiance bon enfant, ” family-friendly” et 100% Bleu-Blanc-Noir.

À leurs surprises et la surprise de beaucoup d’observateurs de l’Impact, le club a facilité les choses pour la création du groupe, les a aidé à s’aménager dans la section 114, derrière les cages de la section Est au Stade Saputo. Mais au fait, l’Impact a tout le temps eu un esprit de collaboration avec son public, un public qui va au-delà du statut de clientèle meme si c’est la base de tout succès commercial d’un club professionnel.

Ca aide aussi qu’Anthony et Ali sont motivés et organisés que ce soit au niveau personnel et professionnel , ce qui est ressorti rapidement lors de notre rencontre.

Meme si l’Impact de Montréal va s’impliquer afin de supporter les efforts de ce nouveau groupe ainsi que les autres groupes de supporters, Anthony et Ali sont assez clairs en disant que 1642Mtl n’est pas le groupe du club et n’appartient pas au club. Sans vraiment le savoir ou peut-être en voyant les choses venir , des critiques remplies de doutes arrivaient sous peu.

Mais on s’en reparle un peu plus bas dans l’article – stay tuned comme on dit.

Comme dans un rêve , l’arrivée de Didier Drogba à Montréal a explosé le calendrier de la genèse de ce groupe. La bannière ” Drogba Legend” , prêté par les fans de Chelsea  a clairement mis le groupe sur la ” map ” avec un buzz médiatique inattendu , notamment saupoudré avec un hat-trick du roi Didier qui lance son maillot à une jeune fille assisse dans la section 114. Durant ce meme match, les Ultras Montréal, garants de l’ambiance au Stade Saputo, avaient décidés de rester silencieux pour protester contre le traitement que l’Impact leur a imposé.

 

La cloche : Un rituel qui fait des jaloux, qui dérange

Après la bannière Drogba, le groupe s’est rapidement positionné avec le club afin de permettre de ramener une cloche qui sera sonnée après chaque but marqué par Drogba..euh l’Impact.  En un temps éclair, le buzz a décuplé autour de ce groupe fort de 6 membres.

Et les critiques ont commencés. Via un article de Marc Tougas sur la 90eminute.com, des doutes ont été émis dans l’article et le forum impactsoccer.com par rapport au ” look ” artificiel de ce nouveau groupe qui apparait de nulle part et reçoit un support sans équivoque, du même club qui  a du mal à avoir une bonne relation avec les Ultras de Montréal, ou est-ce l’inverse?

Dans tous les cas, #HatersGonnaHate et je ne peux pas dire si les critiques parlent au nom d’un groupe ou pas mais 1642 Montréal dérange. Je trouve le tout assez amusant et un peu machiavélique comme critique pour insinuer que 1642 est l’extension du club.

Au fond, que ce soit vrai ou pas, en quoi est-ce que ça va déranger l’écosystème des supporters au Stade Saputo déjà très hétérogène?

En discutant avec 1642 Montréal, c’est toute la culture du supporter que je regarde aussi. On ne peut jamais dissocier un groupe ou un individuel du mouvement de supporters au Stade Saputo.

Une culture foot de Supporters : Diversifiée mais fragmentée

Que le club le veuille ou pas, les Ultras feront partie de l’ADN du club à jamais: avant , pendant et après son existence.

Les Ultras sont très importants pour le club et le stade mais souffrent,à mon avis, d’une déficience de communication externe lorsque vient le temps d’expliquer telle manifestation silencieuse au nom d’un autre incident de fumigènes dont ils ont été ”injustement” accusés par le club. J’ai l’impression de vivre un quiproquo sans vraiment savoir qui dit quoi, comment et pourquoi et sans jamais savoir la cause principale du problème X ou Y.

À la fin, le club doit appliquer les règles et sanctions qui s’impose car comme entité, elle se doit de communiquer un minimum et sévir quand il faut le faire.

Reste qu’après maintes invitations non-concluantes de s’exprimer régulièrement sur Mount Royal Soccer, un site sur l’Impact et la MLS que j’ai fondé, et sur le podcast du KAN Football Club, je réalise que peut-être le modus operandi des Ultras est volontairement mystérieux. Alors que mon objectif a toujours été de vouloir apprendre et présenter le projet des Ultras, j’avais enfin décidé de m’en foutre un peu comme on dit en Klingon.

Est-ce que les Ultras veulent être compris? Ont-ils besoin d’être compris? La communication qu’ils ont choisis leur appartient.

Assez rapidement, entre 2 bouchées de ma pointe de Pizza, je réalise que je me reconnais en Anthony et Ali, des supporters passionnés qui veulent consommer leurs passion Bleu-Blanc-Noir simplement et humblement. Ca ne veut pas dire que leur forme de supportérisme est la seule qui doit exister et tant mieux.

Si d’un coté, ils ont choisi le supportérisme, j’ai choisi le monde des médias pour exprimer ma passion du ballon rond. Mais encore plus important est le contexte qu’on avait en commun. Trop vieux pour faire la fiesta un mercredi soir et jouer à la PS4 jusqu’à 1h du matin en semaine mais trop jeune pour rester assis au Stade Saputo sans rien faire, ils représentaient à leur propre façon un supporter passionné qui veut consommer sa passion Bleu-Blanc-Noir.

Je vous avoue que j’ai jamais totalement compris l’écosystème du groupe des supporters mais le peu que j’ai pu observer me donne une certaine classification vague, précise et ludique :

1- ” On est tout le temps contents”

2- ”Semper fi : On est toujours fidèles ”

3- Les ” Part-timers”

4- ” Les Eurosnobs” , ce groupe élusif qui n’est pas prêt à s’investir et ajouter l’Impact comme son 5e club préfèré après le FC Barcelone, le PSG, Liverpool et Manchester City.

5- “Les CH” : Disons que c’est le reste.

Je voulais remercier Anthony et Ali du groupe 1642 Montréal d’avoir pris le temps de me parler de leur projet, qui  a le droit de vivre à coté d’autre projets de supporters au sein de l’écosystème de l’Impact de Montréal.

Ca n’enlève rien à ce que les autres groupes essaient de faire et au fond, tout le monde profiterait d’un esprit de collaboration et non de confrontation comme on a souvent envie de faire.

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