Ah, le football ! Ce sport qui transcende les cultures, passionne les foules et, surtout, se nourrit de l’humour noir comme peu d’autres sphères de la société. George Caulkin nous l’a bien rappelé : si quelque chose est véritablement sacré dans ce sport, c’est bien la capacité à rire des autres.
Dans son article, Caulkin dépeint avec un cynisme presque jouissif les instants où les grands tombent, où les favoris trébuchent sur l’herbe encore fraîche des espoirs déçus. Pourquoi? Parce que, derrière la façade de la compétition sportive, le football est une comédie humaine, un spectacle qui met en scène nos pires travers et nos plus belles dérisions.
Prenez l’exemple de Manchester City contre Real Madrid, un match où la machine bien huilée de Guardiola s’est vue grippée par la rustique mais efficace résistance madrilène. Jusqu’au moment crucial où le jeu sublime se transforme en farce, et où le stade tout entier bascule de l’admiration à la moquerie. C’est cela, le football ! Une tragédie grecque où les dieux sont remplacés par des joueurs surpayés et des tactiques trop élaborées pour leur propre bien.
Mais là où Caulkin touche juste, c’est dans sa capacité à montrer comment, même dans ce bastringue organisé qu’est le football européen, les fans trouvent une joie perverse à voir leurs rivaux échouer. Le coefficient UEFA, cette mesure arbitraire de la prétendue supériorité footballistique, devient alors le sujet de blagues, car quoi de plus drôle que de voir l’Angleterre, cette nation qui se voit comme le nombril footballistique du monde, trébucher sur les règles qu’elle a elle-même approuvées?
Et moi, je vous le demande : est-ce que rire des autres est si mal ? Dans un monde où le football se prend parfois trop au sérieux, où chaque défaite est analysée comme un échec stratégique majeur, ne devrions-nous pas plutôt embrasser ces moments de légèreté ? Après tout, si nous ne pouvons pas rire d’un penalty manqué, d’un entraîneur trop théâtral ou d’une défense qui s’effondre lamentablement, alors le football perd de sa saveur.
Caulkin nous invite à réfléchir sur cette essence du football : un sport où la défaite d’un autre est la douce musique qui nous fait danser. N’est-ce pas là une métaphore de la vie elle-même, où nos petites victoires personnelles sont souvent teintées par les échecs des autres ? Ce n’est pas de la méchanceté, c’est de l’humanité.
Alors oui, rions du football, rions des autres, et n’oublions jamais que dans ce jeu, comme dans la vie, tout est éphémère : les victoires, les défaites et surtout, notre capacité à rester sérieux face à l’absurdité de notre propre existence.