La lettre d’amour de Harry Shipp, nouveau joueur de l’Impact de Montréal

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Harry Shipp est un petit bonhomme, 5’9 et 149 livres, de l’Illinois. Cette saison, le milieu de terrain défendra les couleurs de l’Impact de Montréal suite à une transaction avec le Fire de Chicago. Lors de son départ de son club de coeur Harry a rédigé une lettre touchante, infusée de culture soccer, ici librement traduite dans la plus belle langue du monde.

Chère Chicago,

C’est la chose la plus difficile que je n’ai jamais eu à exprimer. Les dernières heures ont été très difficiles pour moi. Lorsqu’on m’a dit de nulle part que je ne serais plus membre du [Chicago] Fire, j’étais détruit puis je me suis à pleurer. C’était extrêmement choquant et bouleversant. Ce club et cette ville ont tout représenté pour moi. Pas seulement depuis les deux dernières années, mais depuis que je me suis mis à suivre le Fire il y’a 15 ans. Je sais que ce sont les affaires et que rien n’est personnel, mais pour moi c’est essentiellement personnel. J’ai assisté aux matchs au Soldier Field, au stade temporaire de Naperville, et au au Toyota Park durant la période de [Cuauhtémoc] Blanco. Je suis même allé aux séances d’entraînement à l’Université de Lake Forest chaque fois que j’arrivais à convaincre ma mère de m’y conduire.

Ma passion des deux dernières années était d’aider à remettre le soccer au premier plan à Chicago. C’était ce qui me sortait du lit chaque matin. Je voulais regarder en arrière, dans 10 ans, et être fier de la façon dont j’avais pu contribuer à la croissance de ce club et de son rapport avec la ville de Chicago. Je voulais continuer à être un modèle pour les enfants de Chicago qui grandissent en jouant au soccer. Il n’y avait rien que j’aimais plus dans ce métier que m’identifier à ces enfants et leur donner un objectif final réaliste auquel ils pouvaient aspirer.

Malheureusement, tout ce que j’ai pu apporter fut deux des pires saisons de l’histoire du Fire, et cela me brise vraiment le cœur plus que vous ne pouvez l’imaginer. Je suis désolé de ne pas avoir pu en faire plus pour la ville, car si quelqu’un comprend ce que cette ville mérite comme club de soccer, c’est bien moi.

À mes coéquipiers et au staff du Fire de ces dernières années : j’ai aimé être dans les vestiaires et apprendre à vous connaître en dehors chaque journée. Cela représentait tellement de choses pour moi, je vous en suis reconnaissant. Vous allez tous me manquer.

À la section 8 et tous les partisans du Fire de Chicago : Merci beaucoup pour tout ce que vous m’avez transmis ces dernières années. Bien que j’essaie de rester concentré dans les matchs (rires), j’ai vraiment apprécié chaque cri, chaque bannière et chaque t-shirt qui m’était destiné. Je me sentais comme si je faisais partie de votre groupe. Et c’est, peut-être, car je suis l’un des vôtres. C’est fou, ma chambre chez mes parents est encore recouverte de maillots dédicacés du Fire et de mes souvenirs de jeunesse. J’aurais aimé avoir la chance de discuter de soccer ou de Chicago ou de la vie avec chacun d’entre vous. Sachez que vous aurez toujours une place de choix dans mon cœur.

Avec cette porte qui se referme, je suis reconnaissant envers l’Impact de Montréal et la ville de Montréal de cette prochaine opportunité dans ma carrière. Heureusement, j’ai une nouvelle cible sur laquelle orienter mon énergie/focus et je compte en profiter au maximum. Je suis impatient de rencontrer mes nouveaux coéquipiers, de me mettre au travail, de rencontrer les partisans, et de faire de mon possible pour apprendre un peu le français.

PS Ce n’est pas parce que mes allégeances sur les terrains de foot ont changé que ma partisanerie pour les équipes de Chicago va changer. Allez les Cubs pour les séries mondiales 2016. Les Bears ont besoin de Von Miller et Alshon. Je crois en Fred Hoiberg pour le futur. Et les Blackhwaks doivent continuer à faire ce qu’ils ont fait durant 6 ans. Ce n’est qu’un au revoir.

Affectueusement, Harry.