Mea culpa, Dominic.

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Mon cher Dom,

Je t’écris aujourd’hui au nom de plusieurs partisans de l’Impact de Montréal.

Depuis ton arrivée à Montréal, disons que nous n’avons pas été les plus accueillants. Parfois souffre-douleur, souvent laissé pour compte, nous n’avons que trop rarement été en mesure de pleinement réaliser ta valeur pour un #IMFC si cher à notre cœur.

Derrière toutes ces pertes de balles, tous ces contrôles douteux, voire périlleux. Derrière ce manque de vision, derrière ces si nombreuses courses au gré du vent, se cache pourtant un joueur ayant une efficacité redoutable.

Ça n’a jamais été simple, n’est-ce pas Dom ? Malgré plus de 300 matchs joués en MLS, 62 buts marqués et 32 passes décisives, tu as déjà porté 7 uniformes différents. Ça fait beaucoup de Papa John’s à visiter, ça.

Échangé à 6 reprises, notamment contre le désormais analyste Calen Carr et même contre l’ex-montréalais Dilly Duka, tu as pratiquement fait le tour de l’Amérique. De Dallas à Houston en passant par New York, puis à Chicago et Colombus avant de faire le saut à Toronto, te voici désormais à Montréal, en bleu blanc et noir.

Même ici, tu as fait de longs séjours sur le banc, que ce soit avec Mauro ou Frank. On t’a reproché de fonctionner par séquences, mais comment faire parler tes pieds (ou tes cheveux) lorsque tu es sur le banc ?

A fortiori, je réalise toute l’importance que tu as. Rappelle-toi, l’an dernier, en CONCACAF. Personne ne donnait cher de la peau de l’Impact. Une équipe complètement reconstruite, des joueurs qui ne se connaissent pas, un tout petit camp d’entraînement… Et tout cela face à des équipes sud-américaines logiquement supérieures à l’Impact ? Vous avez marqué l’histoire, c’est le cas de le dire.

On l’oublie, mais tu as été une pièce maîtresse de cette épopée en ligue des champions. Participant aux 6 rencontres, tu as déstabilisé des défenses physiques avec tes courses en profondeur et ton jeu intense, déterminé. 4 passes décisives en 6 matchs de CONCACAF, ce n’est pas rien, mais ce fût trop vite oublié.

Toujours considéré comme une solution de rechange, personne ne te voyait dans l’alignement partant, pas même cette saison. Et pourtant, au rythme des talentueux Ontivero, Shipp et autres Venegas qui se cassaient les dents à coups de dribbles risqués et de jeux hasardeux, tu as su tirer ton épingle du jeu.

Au fil de tes buts, tu as bien eu quelques passages à vide, quelques moments où tes pénibles touches de balles et tes passes vers l’inconnu nous redonnait mal aux yeux, mais tu as bien su rebondir, comme toujours.

Qui pourra oublier ta superbe passe décisive au bon Nacho qui a permis d’enfin vaincre la malédiction du BMO Field ?

Tu as parfois été l’homme des grandes occasions, celui qui va gruger des points. Pas le plus élégant, encore une fois, mais au bon endroit au bon moment, comme à Colombus à la 93e….

Ou à New York, à la 95e !

Et ce but, le week-end dernier, qui a éliminé les Lions de Kàkà et qui nous permet non seulement de rêver aux séries, mais également à un match à la maison ?

Oui, tu n’auras jamais la technique d’un joueur de championnat européen, Dominic, mais tu es définitivement un bon joueur MLS, le genre de joueur que toute équipe devrait, voudrait avoir. Ça n’a pas toujours été reconnu, pas plus à Montréal qu’ailleurs, et il faut le mentionner.

Avec tes récentes performances, Mauro Biello n’aura d’autres choix que de te garder dans l’alignement pour les derniers matchs et, qui sait, pour les séries. À toi de continuer de prouver ta valeur, et pourquoi pas à sortir quelques tours de magie pour permettre aux Montréalais de savourer un long parcours jusqu’en novembre ?

Après tout, si l’on suit l’histoire de ta carrière, tu risques fort bien de déménager encore cet été, probablement vers l’une des équipes d’expansion.

Mais console-toi Dominic, Minnesota et Atlanta font aussi de l’excellente pizza.


Cet article a été rédigé par Julien Tardif.
Montréalais, étudiant, amoureux du sport et supporter de l’Impact de Montréal. Chroniqueur au @DLCoulisses